Carla
La Chablisienne, ses appellations et ses terroirs 🌱
Pour notre deuxième épisode du podcast “Raisin d’être”, nous avons reçu Damien Leclerc, directeur général de La Chablisienne.
Raisin d’être c’est le podcast qui met en lumière les gens qui font le monde du vin aujourd’hui, qui en parlent sans prétention mais avec beaucoup de passion. Dans ce troisième article au sujet de l’épisode, on part à la découverte des appellations et des terroirs de la Chablisienne, cave coopérative de Chablis avec Damien Leclerc, directeur général, au micro de Nicolas.
Pour écouter, ou visionner notre podcast, c’est par ici. Pour lire le précédent article sur la Chablisienne, c’est par ici.
Est-ce que tu peux nous parler un peu des différents terroirs, des différentes appellations qu’on trouve à la Chablisienne ?
Alors Chablis, c’est vrai que c’est assez simple en fait. Déjà, en terme de cépage, nous n’avons qu’un cépage, le magnifique cépage chardonnay. Et puis après d'un point de vue géologique, en fait, on va parler de deux environnements calcaires un peu différents qui ne datent pas de la même époque.

Donc le premier, c'est le Kimméridgien. En fait, il est facilement reconnaissable puisque ce sont des grands blocs calcaires qui sont souvent des agglomérats de petits coquillages et notamment d’huîtres qu’on appelle ostrea virgula, des petites virgules. En fait, le Kimméridgien était finalement la partie sud-est d’une mer qui allait du sud de l’Angleterre jusqu’à Chablis. Il existe au Royaume-Uni une baie qui s'appelle la baie de Kimméridge, qui a donné son nom au Kimméridgien, et c'est dans cette région d'ailleurs du Royaume-Uni que les Anglais ont planté de la vigne aussi.
Et puis le deuxième environnement, c'est le Portlandien, donc calcaire, qui est un peu plus dense et qu'on va trouver sur les plateaux. Et ce qu'il faut comprendre, c'est qu'après le chardonnay, plus ce terroir en fait, on va définir quatre niveaux d'appellation : chablis grand cru, le plus petit, une centaine d'hectares. Chablis premier cru 750 hectares, Chablis 3000 hectares et petit Chablis, 1200 hectares environ.
Voilà ce qu'il faut bien comprendre, c'est que les grands crus, premier cru et Chablis sont principalement dans les coteaux et sur les zones qui sont d'un point de vue géologique en Kimméridgien, alors que le petit chablis est plutôt sur les plateaux au dessus des vallées et sur ce secteur portlandien, donc des typicités un peu différentes.
Même si aujourd'hui je pense que sincèrement, l’écart se resserre entre Chablis et petit chablis avec le vieillissement du vignoble qui fait qu'aujourd'hui, qualitativement, des petits chablis sont tout à fait remarquables également.
Et du coup, si on parle de la Chablisienne, vous êtes répartis comment ? Vous avez des vignerons et des coopérateurs qui sont sur toutes les appellations ?
Oui, alors aujourd'hui, effectivement, nous couvrons les quatre niveaux d'appellation avec la chance de pouvoir vinifier chaque année environ 30 cuvées différentes. Ça nous laisse quand même un grand panel de choix. Et ça laisse à nos consommateurs éclairés la possibilité de découvrir chaque année de nouvelles cuvées, de nouveaux terroirs.
C’est vraiment une grande force, qui plus est, en couvrant 1200 hectares sur les 5000. En fait, la chance que nous avons, c’est que nous sommes positionnés sur l’ensemble du territoire et donc en termes de richesse et de complexité, aujourd’hui, sincèrement, je pense que nos produits sont d’une rare densité aromatique.
Et puis, l’une des particularités de la maison aussi, c’est que chez nous, on se fait plaisir dès le premier niveau, parce qu’on a aussi un petit peu de bourgogne chardonnay, j’attache beaucoup d’importance aux entrées de gamme. C'est toujours facile de briller avec un grand cru. Mais objectivement, pour se faire l'idée d'une maison de vins, commencez toujours par déguster les entrées de gammes. Si les entrées de gamme sont tops, clairement, quand vous allez monter dans la hiérarchie des appellations, vous ne serez jamais déçu.
De toute façon, le succès, on parle de vin, de vignoble, on parle de terroir, mais c'est bien l'association d’un cépage, d'un terroir avec des particularités géologiques et climatiques. Et puis derrière, ce sont bien évidemment le savoir faire des femmes et des hommes qui travaillent toute l'année dans les vignes, en cuverie et en vinification. On a également des vigneronnes de talent. Nous avons également une œnologue à la Chablisienne qui travaille remarquablement bien. On en a un et une en fait, parité respectée. Chacun avec sa propre sensibilité.
Mais c'est bien l'association en fait entre ce cépage, ce savoir faire et ce territoire, avec la géologie d'une part, et le climat.
Et puis cette histoire, on va dire humaine. Quand il y a autant de gens dans une coopérative, il y a un rôle humain ultra important ?
Ah très clairement, on parlait de 75 salariés, 200 vignerons, mais finalement, quand on compte tout le monde, y compris les salariés des vignerons, c’est quand même une entité implantée depuis un siècle dans ce territoire qui fait vivre environ 1000 familles tous les mois.
Dans un prochain article de cette série, nous parlerons des enjeux climatiques et environnementaux auxquels la Chablisienne fait face.
Si vous êtes trop impatients, vous pouvez retrouver l’épisode complet juste ici.