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Le Domaine Chanson, et l’acquisition du Château d’Etroyes 🏰

Dernière mise à jour : 10 juil.

On se retrouve pour le deuxième article avec Vincent Avenel, directeur général du Domaine Chanson, reçu sur notre podcast “Raisin d’être”.


Raisin d’être c’est le podcast qui met en lumière les gens qui font le monde du vin aujourd’hui, qui en parlent sans prétention mais avec beaucoup de passion. Dans cet article, Vincent nous présente le Domaine Chanson et nous partage la grande nouvelle pour le Domaine Chanson en 2023 : l’acquisition du Château d’Etroyes, 50 hectares en Côte Chalonnaise.


Pour écouter, ou visionner notre podcast, c’est par ici.


Est ce que tu peux nous dire du coup deux mots sur la maison Chanson ?

Donc la maison et le domaine Chanson, parce que ça, c'est toujours la grande histoire en Bourgogne, négociant ou domaine, nous, on est les deux à la fois. On a un superbe domaine de 43 hectares, alors maintenant on a 93 hectares mais on en parlera juste après. Quand je suis arrivé on avait 43 hectares en côte de Beaune, des premiers crus, un grand cru sur la montagne de Corton blanc. On a des premiers crus sur Pernand-Vergelesse, sur Savigny, sur Beaune, sur Chassagne et sur Santenay.


Après on achète également des raisins et des moûts pour avoir une gamme un peu plus élargie. On fait des vins aussi de la Côte de Nuits, on fait des vins de Chablis, on fait des vins de la côte châlonnaise et des vins du Mâconnais et des Bourgognes.


On peut dire qu'on commercialise 65 % à l'export, 35 % en France. On ne fait quasiment pas de grande distribution. On a un client en grande distribution en France, c'est Monoprix.


Est ce qu'il y a une identité des vins particulières sur la maison ?

Les vins ont évolué je dois dire depuis que je suis arrivé, ils étaient très bons aussi avant, mais les vins étaient très structurés et très extraits. Les gens goûtaient nos vins et disaient “Wow, c'est bien, c'est bon, mais faut vraiment attendre”. Bon alors ça va un certain temps, mais au bout d’un moment t’aimerais que les gens disent “oui, c'est super bon et j'ai envie d'en acheter et j'ai envie de la partager avec mes amis ce soir”.


Il y avait une approche qui était un peu dogmatique dans la façon de vinifier les vins. 100 % grappes entières systématiquement, des rendements très bas pour concentrer au maximum, ce qui va un peu trop loin d'un point de vue stylistique et d'un point de vue financier. Donc j'ai changé l'organisation de l'entreprise au niveau technique et j'ai mis en place deux jeunes femmes de 30 ans, une spécialisée en viticulture et spécialisée dans la vinification, qui ont accompagné cette évolution et qui rencontrent un franc succès.


On a gardé les fondamentaux parce qu'on fait toujours de la vendange entière. Les terroirs, c'est toujours les mêmes, évidemment, mais on a un peu modifié les dates de vendange. On a toujours des vins qui sont faits 100 % grappes entières mais on a aussi d'autres terroirs où on fait que 25 % ou 50 %. Et au lieu de faire quelque chose de dogmatique et systématique avec l'équipe, avec Justine et Lucie, on goûte les baies et on réfléchit pour adapter le type de vinification à chaque terroir.


Club Vinidaily

Est ce que tu peux nous expliquer un peu cet impact de l’égrappage ou pas ?

Avant d'arriver chez Chanson, je ne connaissais pas la grappe entière parce que Bouchard père et fils, à l'époque, et Faiveley à l'époque, éraflaient complètement. Donc je n'étais pas du tout habitué à ce style. En revanche, ce qui est assez amusant, c'est que quand je suis arrivé chez Chanson en 2016 et que je goûtais la gamme et j'ai dit “wow ! Il y a un truc dans les vins, une aromatique qui me rappelle quand j'ai goûté du La Tâche 96 de la Romanée-Conti avec l'importateur de Faiveley à Séoul”. En effet, au niveau aromatique, si c'est bien dosé, si c'est la bonne maturité, ça donne vraiment un supplément de sophistication et de complexité au vin, aussi bien en terme aromatique, plus floral, un peu épicé.


On a un peu parlé d’acquisition plus tôt, je te laisse nous en dire plus !

Donc en effet, on a eu l'opportunité cette année d'acheter le Château d’Etroyes qui exploite 50 hectares en Côte châlonnaise, principalement sur la commune de Mercurey. Franchement, quand Etienne Bizot m'a envoyé un SMS et m'a dit “Vincent, j'ai un ami banquier qui m'a parlé d’un domaine à vendre en Côte châlonnaise de 50 hectares, ça nous intéresserait ?” Je lui ai dit Etienne, c'est extraordinaire, c'est inespéré !


Château d'Etroyes

Quand on était au plus fort de la crise en 2020, on a fait tout un travail sur notre stratégie parce qu'on se rendait compte que le modèle économique de Chanson, comme le modèle économique d'ailleurs de beaucoup de nos concurrents était mis à mal par par un déséquilibre offre/demande qui allait devenir chronique.


On s'est dit on a de la chance, on a déjà quand même 43 hectares, c'est extraordinaire. Il faut que l'on modifie notre modèle économique et au lieu d'être 25 % vin de domaine, 75 % vin de négoce, essayons peut être d'équilibrer et nous verrons bien l'intérêt sur le plan économique. On a rédigé ce plan stratégique et le dernier axe, c'était faire l'acquisition de 40 hectares en Mâconnais ou en Côte châlonnaise. Mais franchement, quand j'avais écrit la phrase et que je l'ai présenté en conseil d'administration, je me disais qu’on ne va pas rentrer dans une boutique au coin de la rue et tiens, je vais prendre 40 hectares de Mâconnais.


On s’est dit qu’on était partis pour dix ans, quinze ans, qu’on allait acheter un petit bout par-ci, un petit bout par là pour faire un patchwork plus ou moins cohérent. C'était quasiment impossible à réaliser.


Dans l'article suivant, on revient sur les engagements du Domaine Chanson face au réchauffement climatique en Bourgogne !

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