Carla
Le Domaine Lafage, les jeunes, le rosé et l’art de la dégustation 🌸
Pour notre troisième épisode du podcast “Raisin d’être”, nous avons reçu Eliane Lafage, copropriétaire du Domaine Lafage.
Raisin d’être c’est le podcast qui met en lumière les gens qui font le monde du vin aujourd’hui, qui en parlent sans prétention mais avec beaucoup de passion. Dans ce quatrième article sur l’épisode avec Eliane, on parle des jeunes, du rosé et de l'art de la dégustation. Pour écouter, ou visionner notre podcast, c’est par ici.
Comment est-ce que le Domaine Lafage fait pour s'adresser à cette population jeune ?

On voit quand même un intérêt des jeunes sur des vins peut être un peu plus faciles, un peu moins traditionnels que le vin rouge. Le vin rouge, on se dit “il faut que je sache le déguster, les tannins, et cetera”, c'est peut être un univers plus compliqué. Je vais dire que sur un rosé, on l’intellectualise peut être moins, mais c'est vrai qu’il y a eu avec les blancs et les rosés, me semble-t-il, un attrait particulier des jeunes. Ce sont des vins qu’ils vont boire à l'apéritif ou au repas.
Donc moi, je vois pas mal de jeunes s'intéresser au vin. J’entends souvent les jeunes dire qu’ils ne savent pas du tout déguster, il y a aussi cette espèce de stress de se dire “je ne sais pas comment il faut faire, j'ai peur de mal faire”.
Alors il y a une éducation, bien entendu, mais aussi bien sur le vin rouge que sur le vin blanc ou sur le vin rosé. Et puis en fait, ce que j'aime dire, c'est que le vin, c'est du plaisir. Est ce que ça me parle ? Est ce que ça me fait vibrer ? Est ce que je prends du plaisir à le sentir ? Est ce que je prends du plaisir à le boire ? En fait, la notion, elle est vraiment là. Après pouvoir décrire c’est un plus. Et je trouve que c'est aussi un plaisir de dire tiens, je reconnais tel arôme.
Après, moi je déguste tous les jours, j'élabore des vins. Ça fait 25 ans, mais je reste très, très humble par rapport à la dégustation. Parce que voilà, ce n'est pas 1+1=2, c'est très subjectif. Ça dépend de votre humeur aussi.
Moi, je peux déguster un vin, le trouver d’une certaine manière et demain le trouver différent. Donc c'est des perceptions, et pouvoir mettre des mots sur des perceptions, ce n'est pas quelque chose facile. Moi, je vais décrire un vin à ma manière et vous le décrirez différemment. Et peut être que vous voulez dire la même chose et que vous allez pas mettre les mêmes mots dessus.

Ça reste un univers de plaisir, un univers de senteurs, de sens. La notion de plaisir est pour moi le numéro un, après que vous sachiez le décrire, on s'en fiche. Si t’as envie de l'apprendre, ça s'apprend, plus tu vas déguster, plus tu vas trouver des choses.
Notre travail au quotidien, c'est pas d'aller décortiquer les aromatiques non plus à chaque fois, c'est aussi de pouvoir décrire un verre sur son intensité, est-ce qu'il est gras, est-ce qu'il est tendu et comment je vais l'équilibrer ?
En fait l'équilibre c’est l'attaque, la longueur, la puissance. J'aime bien décrire un humain, avec la colonne vertébrale qui va être l'acidité, qui va tenir le vin. Et puis autour, qu'est ce que j'y mets ? Est-ce qu'il est maigre ? Est-ce qu'il est gras ?
En fait, le conseil qu'on peut donner, c'est de commencer par des familles d'arômes. Est-ce que c'est plutôt dans du boisé, ou plutôt dans du fruit, ou plutôt dans la fleur ?
D'abord on travaille le vin et ensuite on se fait plaisir à trouver des jolis packagings, qui sont dans l'élégance. Malgré tout, les consommateurs demandent tout le temps de la nouveauté, des choses qui changent. Donc voilà Miraflors on le décline chaque année avec des fleurs : les fleurs, le sud, la mer. Autant prendre aussi du plaisir visuel.
Écoutez l’épisode entier sur notre podcast Raisin d’être. Et on se retrouve bientôt pour de nouveaux épisodes avec de chouettes invités.