Les engagements du Domaine Chanson face au réchauffement climatique en Bourgogne 🌞
Dernière mise à jour : 17 juil.
Voici le troisième article avec Vincent Avenel, directeur général du Domaine Chanson, reçu sur notre podcast “Raisin d’être”.
Raisin d’être c’est le podcast qui met en lumière les gens qui font le monde du vin aujourd’hui, qui en parlent sans prétention mais avec beaucoup de passion. Dans cet article, on parle du réchauffement climatique en Bourgogne et des engagements mis en place par le domaine Chanson.
Pour écouter, ou visionner notre podcast, c’est par ici.
Avec le dérèglement climatique il y a des vignes qui meurent et qu'on doit remplacer. Comment est ce que ça se passe, cette sélection de vignes ? Pourquoi est ce qu'avec ce dérèglement, ça ne fonctionne plus ?
J'ai quelque chose qui éveille un peu ma curiosité dans l'acquisition de vignes, il y a un côté le nombre d'hectares, la qualité de la vigne, etc. Quelle est la part de la dégustation ? Parce que il y a ce qui déjà été fait, ce qu'on peut faire aussi. Comme tu disais donc, on peut changer la patte.
Alors ça, c'est un sujet qui est très long, mais je ne suis pas un super spécialiste dans le détail. Je ne suis pas ingénieur agronome mais forcément j'y suis confronté parce qu'il y a des décisions à prendre. Je vais juste prendre l'illustration du domaine Chanson. Dans tout ce qui a été replanté il y a 30 ou 40 ans, il y avait un clone, qui à l'époque avait été sélectionné parce qu’il allait produire des vins très fins, très élégants. C'était des très bonnes raisons de le sélectionner mais voilà, il a été planté à une époque où le climat n'était pas le même qu'aujourd'hui et il s'avère malheureusement qu'il ne supporte pas du tout ces conditions de sécheresse.
Donc maintenant il ne faut plus se poser de question, ce qu'il faut c’est le remplacer. Mais tu t'imagines bien que c’est une décision extrêmement difficile à prendre parce que tu ne vas pas pouvoir reproduire le lendemain. Il faut un temps de repos aussi pour la terre. Quand tu replantes, légalement, tu perds l'appellation pendant quatre ans et ton pied de vigne va mettre huit ans avant d’arriver à un niveau qualité rendement correct.
J'ai ma chef de culture qui fait tout un planning sur dix à quinze ans pour qu'on arrive à renouveler, sans qu'il y ait un impact trop important sur notre notre production totale. Parce qu'il y a des enjeux économiques qu'il faut savoir préserver.
Et qu'est ce qu'on replante ?
C'est elle qui est la spécialiste et qui fait des choix de plants qui sont censés être plus adaptées. Pour l'instant, on fait toujours évidemment du Pinot Noir, du Chardonnay. Je lis de temps en temps des articles ou j'entends des échanges, où se pose la question de planter autre chose que du Pinot Noir et du Chardonnay en Bourgogne.
On en est pas encore là, mais on arrive à ce test et les gens y pensent. Il y a à la fois des cépages qu'on connaît déjà, type Syrah, mais il y a aussi des essais de retrouver des cépages anciens.
Il y a un vrai défi, on doit faire cultiver une forme d'humilité. Parce qu’il y a aussi des sortes de religions qui se mettent en place avec des défenseurs de ça, des défenseurs de si. À la limite chacun fait comme il le sent. C'est pas la peine de vouloir forcément convertir les autres. Si nous on prend une décision, on observe évidemment ce que font les autres et après on se forge notre intime conviction. Dans un prochain article, on parle du sujet de l'inclusion et de la jeune génération pour le Domaine Chanson.