Rencontre avec Eliane Lafage, copropriétaire du Domaine Lafage.

Pour notre troisième épisode du podcast “Raisin d’être”, nous avons reçu Eliane Lafage, notre première femme, copropriétaire du Domaine Lafage.

Raisin d’être c’est le podcast qui met en lumière les gens qui font le monde du vin aujourd’hui, qui en parlent sans prétention mais avec beaucoup de passion. Dans ce premier article sur l’épisode avec Eliane, on découvre qui elle est et son parcours.

Pour écouter, ou visionner notre podcast, c’est par ici.

Alors c'est très drôle parce que j'ai connu les vins du domaine Lafage quand j'étais agent commercial à Lyon, ça fait déjà quelques temps. Donc je trouve ça encore plus sympa de te recevoir aujourd'hui. Est-ce que je peux te demander de commencer par te présenter ?

Je suis Éliane Lafage, je suis œnologue et copropriétaire du domaine Lafage, situé à Perpignan dans le Roussillon. Je suis originaire de Montpellier et c'est vrai que j’étais entourée de vignes et de caves coopératives. Chaque année, j’allais voir cette activité saisonnière que sont la réception des raisins et les vendanges. J'avais aussi un grand père courtier en vins mais je n'avais pas de prédominance particulière pour le vin.

Ça s'est affiné au fur et à mesure de mes études et j'étais aussi très passionnée par les parfums et les senteurs. Je collectionnais tous les petits flacons de parfum. J'étais capable de reconnaître le parfum quand il y avait quelqu'un que je croisais, c'était assez prédominant chez moi.

Et donc tu as entamé ton parcours avec un diplôme d’œnologie ?

Voilà, et dès que j'ai intégré l'école œnologie, j'ai eu l'envie de voyager. Je me disais “mais il y a du vin en Californie, je vais essayer de partir.”

Et du coup, après mes études d'œnologie, je suis partie en Californie. Ensuite, j'ai fait un DESS en Champagne sur le marketing des vins de Champagne et ensuite j'ai travaillé avec un australien, donc j'ai eu l'opportunité de partir en Australie. En fait, j'ai enchaîné sur une vinification en France et une vinification dans l'hémisphère Sud.

Est-ce que c'était quelque chose de commun ? Les gens de tes promos sont partis ? Ou sont restés en France ?

Non, c'était il y a quand même une trentaine d’années et ce n'était pas commun de voyager, c'est vrai que c'est quelque chose qui s'est présenté à moi et qui a été une évidence. C’était l'envie d'aller voir ce qui se faisait ailleurs, de découvrir d'autres choses, d'apprendre. Ensuite j'ai eu l'opportunité de partir au Chili, pour de grosses maisons.

Et puis après, j'avais postulé pour un travail en France et la personne m'a dit écoute, je peux te proposer trois mois au Chili. Je suis partie 7 fois 3 mois au Chili, sur des missions ponctuelles, sur février, mars, avril : toute la période des vinifications.

Et ensuite je suis revenue en France, on a commencé avec celui qui allait devenir mon mari à reprendre les vignes de Lafage, de sa famille et de faire les premiers vins.

Est-ce que ces expériences ont aidé aujourd'hui, et t’aident encore sur des méthodes de vinification ?

Alors oui, je pense que ça m'aide parce que ça a construit ma personnalité. C'était vraiment des outils dans la boîte à outils, c'est à dire qu'il y avait tout ce que j'ai pu apprendre avec des gens qui pensaient différemment.

Et en même temps, quand on revenait de ces voyages avec Jean-Marc, on se disait “mais on a une région qui est magnifique, on a des terroirs qui sont magnifiques”. Quand on est jeune, on se dit toujours qu’ailleurs c'est toujours mieux.

Donc le terroir catalan, je l'ai découvert et j'ai vraiment appris à l'aimer. C'est vrai qu’on a la mer, on a les montagnes, ça fait qu'on peut avoir des vignes très près de la mer, et puis un peu plus en altitude, sur des coteaux avec différents terroirs, c'est très riche en fait.

Est ce que tu peux nous expliquer rapidement ce que c'est que la macération carbonique ?

Alors la macération carbonique, c'est une technique de vinification qui consiste à vinifier des raisins en grappes entières, c'est à dire, les grappes sont coupées manuellement et elles ne sont pas du tout éraflées ou pas du tout triturées.

On les met dans une cuve telles quelles, que l'on sature en gaz carbonique pour que ça n’entre pas en contact avec l'air. Ensuite on met un peu de vin en fermentation pour recréer aussi l'atmosphère de gaz carbonique. On chauffe et ensuite on ne touche pas pendant quinze jours, trois semaines.

Il n'y a pas du tout de pigeage ou de d'extraction, c'est une fermentation intracellulaire qui a lieu, c'est à dire à l'intérieur de la baie. Et du coup, ça va donner des arômes très frais, très primeurs.

Écoutez l’épisode entier sur notre podcast Raisin d’être. Vous souhaitez en savoir plus sur le Domaine Lafage, voici notre article sur l'histoire du Domaine, conté par Éliane.