Carla
Vin : comment reconnaître un bon d’un mauvais vin ?
C’est la question que tout le monde se pose : comment savoir si le vin est bon ou s’il est mauvais ? Vous avez peut-être déjà offert une bouteille à quelqu’un ou amené un vin à un repas en priant pour que celui-ci soit bon. Et au moment de la dégustation, vous laissez parler les autres pour être sûr qu’il leur plaît. Tout d’abord, je considère qu’un vin est bon quand je l’apprécie, et on le sait mieux que quiconque chez Vinidaily, puisque c’est notre vision : un bon vin c’est bien, un vin qu’on aime c’est mieux.
Dans cet article je vais vous donner quelques pistes pour savoir si le vin que vous êtes en train de déguster est objectivement bon ou mauvais, comment l’évaluer et à quoi cela est dû.

4 règles pour distinguer un « bon vin » d’un « mauvais vin »
La dégustation est l’art d’évaluer objectivement la qualité d’un vin. Il est donc tout à fait possible de déguster un vin, de ne pas l’aimer mais de confirmer qu’il s’agit d’un bon vin. Les goûts peuvent par conséquent être écartés pour identifier s’il s’agit techniquement d’un bon vin. Voici les 4 éléments à évaluer pour savoir si le vin que vous dégustez est bon.
L’équilibre d’un vin
L’équilibre du vin, c’est sa capacité à ne pas être dans un extrême ou l’autre. C’est vraiment le critère primordial. Si un vin est très acide et qu’il s’agit de la seule perception que vous avez de lui, il n’est probablement pas très équilibré. Le sucre et la perception d’alcool peuvent par exemple être contrebalancés par l’acidité qui elle-même peut s’équilibrer grâce à des arômes fruités.
La longueur en bouche d’un vin
Vous connaissez très probablement ce terme, car vous avez d’office déjà entendu quelqu’un complimenter la longueur en bouche d’un vin. La longueur, c’est la durée et la persistance des arômes et sensations agréables du vin. Si c’est une sensation désagréable de chaleur due à l’alcool qui persiste, il ne faut pas la prendre en considération dans l’évaluation de la longueur. Plus la longueur en bouche est élevée et plus l’intensité aromatique persiste, mieux c’est !
Petite info, la caudalie était à l’origine l’unité de mesure de la longueur en bouche, et une caudalie équivaut à 1 seconde.
L’intensité des saveurs d’un vin
Si le vin n’a pas de goût, et que vous avez presque l’impression de boire de l’eau, ce n’est pas bon signe. L’intensité des arômes et saveurs d’un vin s’évalue au nez et à la bouche. Si au nez, le vin vous paraît d’une belle intensité aromatique et qu’en bouche l’intensité retombe totalement, ce n’est pas bon non plus. L’idéal est que l’intensité au nez soit bonne (mais pas trop forte), et qu’elle se confirme à la dégustation. Vous pouvez également à cette étape vous demander si ces saveurs sont facilement identifiables.
La complexité d’un vin
La complexité des arômes et saveurs peut être évaluée sur bases des différentes catégories d’arômes : les arômes primaires, secondaires et tertiaires. Les arômes primaires correspondent aux arômes dus au cépage (le raisin lui-même) et à la fermentation. On y retrouve les arômes de fruits, fleurs, végétaux, épices… Les arômes secondaires viennent des différentes étapes de vinification. Si vous souhaitez d’ailleurs connaître les différentes étapes de fabrication du vin rouge, c’est par ici. Ces arômes secondaires sont les arômes dus aux levures (comme les arômes pâtissiers, de pain grillé, de biscuit…), à la fermentation (beurre, crème…) ou encore au bois (chocolat, bois brûlé, vanille…). Et pour finir, les arômes tertiaires sont dus au vieillissement du vin. Ce sont des arômes de fruits séchés, cuir, sous-bois, caramel pour les vins rouges, des arômes de confiture, d’épices et de fruits à coques pour les vins blancs.
Une fois que l’on a pris ces 4 éléments en considération, il est possible de tirer une conclusion et qualifier un vin de médiocre, acceptable, bon, très bon ou excellent. Il s’agit d’un système de calcul objectif et très simple. Un vin médiocre n’aura validé aucun de ces 4 éléments, un vin acceptable en aura validé 1, un vin bon en aura validé 2, un vin très bon en aura validé 3 et un vin excellent cochera toutes les cases.
Petite exception, parce qu’il ne fallait tout de même pas que cela soit trop simple, un vin déséquilibré peut directement être qualifié de médiocre ou acceptable, mais pas plus, même dans le cas ou l’ensemble des autres éléments sont validés.
Mon vin est objectivement mauvais, à quoi cela est dû ?
Si votre vin est mauvais, non pas parce que vous ne l’aimez pas, mais parce qu’il s’agit véritablement d’une piquette et que tout le monde est d’accord autour de la table, alors cela peut être dû à plusieurs éléments. Passons les en revue :
Les risques d’une mauvaise conservation sur le goût du vin
C’est bien souvent la principale cause. Vous avez a priori acheté une belle bouteille mais au moment de la dégustation c’est la déception, le vin n’est pas bon. Je vous recommande alors de vérifier que vos conditions de conservation sont les bonnes, si vous avez un doute, vous pouvez toujours lire mon article à ce sujet : comment bien conserver son vin.
À titre d’exemple, conserver une bouteille debout risque d’assécher le bouchon, ce qui va le rendre poreux et faire rentrer de l’air dans la bouteille. On le sait, vin et oxygène ne font pas bon ménage. Il vaut donc mieux conserver vos bouteilles à l’horizontal afin que le bouchon soit en permanence immergé dans le vin.
Un potentiel de garde largement dépassé
Vous le savez peut-être, tous les vins ne sont pas construits et taillés pour être gardés longtemps. Il y a par exemple certaines appellations qui sont faites pour être bues rapidement, alors que d’autres peuvent tenir des dizaines d’années et s’améliorer avec le temps. Je dis toujours qu’il vaut mieux boire un vin trop tôt que trop tard. En effet, si vous le buvez trop jeune, il n’aura pas atteint son plein potentiel mais si vous le buvez trop tard, alors il ne sera plus bon du tout. Vérifiez donc le potentiel de garde de votre vin pour savoir quand le boire, et si vous ne savez pas comment faire, il vous suffit de l’ajouter à votre cave sur notre application Vinidaily pour avoir l’information ! L’app est gratuite et dispo sur App Store et Play Store.
Mon vin est bouchonné
Ah le fameux goût de bouchon qui vient ruiner la soirée… On le compare aussi régulièrement à un goût de carton mouillé. Mais si vous ne sentez jamais le goût de bouchon pas d’inquiétude : il faut premièrement savoir qu’il y a une grande partie de la population qui a en réalité une anosmie au goût de bouchon, c’est-à-dire qui n’est physiologiquement pas capable de sentir cette odeur (et c’est malheureusement mon cas).

Mais en dehors de ça, cela arrive de moins en moins fréquemment, tout simplement parce que le goût de bouchon est dû à une molécule : la TCA ou trichloroanisole. Cette molécule est présente dans l’écorce des chênes lièges qui permettent de produire les bouchons. De nos jours, de plus en plus de bouchons de liège sont recouverts d’une fine pellicule afin de se prémunir de ce risque de contamination du vin. Mais je vous rassure, même si vous buvez un vin bouchonné, il n’y a pas de risque pour la santé.
Je concluerai en disant qu’il est tout à fait possible d’aimer un « mauvais vin », puisque le lien entre votre appréciation personnelle et la qualité du vin n’existe pas toujours. Alors si vous souhaitez évaluer la qualité d’un vin de manière objective et professionnelle, vous le pouvez, mais vous pouvez aussi le déguster sans vous poser trop de questions, et l’apprécier tout autant.
Je vous souhaite de très belles dégustations !
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération.